Le trouble bipolaire est un trouble mental chronique qui se traduit par des changements radicaux de l’humeur, de l’énergie et des niveaux d’activité. Découvrez les différents types de troubles bipolaires, la façon dont ils peuvent être gérés et les recherches en cours sur cette affection.
Autrefois appelé psychose maniaco-dépressive, le trouble bipolaire est un trouble de la santé mentale qui altère l’humeur. Il se caractérise par des changements d’humeur extrêmes, allant d’épisodes « maniaques » à la dépression, qui perturbent la capacité à se concentrer et à accomplir les tâches quotidiennes. Il s’agit d’une maladie chronique ; toutefois, grâce à un traitement et à des interventions en continu, les personnes atteintes de troubles bipolaires peuvent mener une vie riche et saine.
Il existe trois types de troubles bipolaires, tous accompagnés de changements d’humeur extrêmes et radicaux, mais avec différents niveaux de gravité.
La maladie se caractérise par des épisodes maniaques, qui se traduisent par un comportement extrêmement exalté, irritable ou énergique, et des épisodes dépressifs, qui se traduisent par de la tristesse, de l’indifférence ou un sentiment de désespoir. Les périodes maniaques moins graves sont appelées « épisodes hypomaniaques ». Pendant ces périodes, la personne se sent généralement bien, mais ses amis ou les membres de sa famille remarquent des changements d’humeur ou d’activité.
Les personnes peuvent présenter des épisodes maniaques et dépressifs en même temps (par exemple, se sentir plein d’énergie tout en ressentant un vide ou une tristesse). Ce type d’épisode est appelé épisode à caractéristiques mixtes.
Il arrive que des patients présentent certains symptômes du trouble bipolaire mais ne correspondent à aucun des trois types cités ci-dessus ; on dit alors qu’ils souffrent d’autres troubles bipolaires spécifiques et non spécifiques ou de troubles apparentés.
Environ 2,4 % de la population est touchée par ce trouble dans le monde, soit environ 46 millions de personnes. Parmi eux, 52 % sont des femmes et 48 % des hommes. Cependant, la prévalence du trouble bipolaire varie dans le monde, allant de 0,3 % à 1,2 % selon les pays.
En Europe, des recherches ont indiqué qu’environ 1 % de la population (une personne sur 100) est susceptible de recevoir un diagnostic de trouble bipolaire au cours de sa vie. Il peut survenir à tout âge et toucher les hommes et les femmes de toutes origines.45
Les symptômes du trouble bipolaire peuvent varier d’une personne à l’autre, mais ils comportent généralement des épisodes maniaques et des épisodes dépressifs.
Le trouble bipolaire se caractérise par des périodes d’humeur opposées, intenses qui ne sont pas forcément typiques, et d’ailleurs la personne qui les présente souvent ne les reconnaît pas. Ils peuvent perturber le sommeil, l’énergie et l’activité et durer plusieurs jours ou semaines, rendant difficile la vie au quotidien.
Les épisodes maniaques peuvent inclure :
Les épisodes dépressifs peuvent inclure :
Des recherches récentes montrent que l’identification des stades du trouble bipolaire n’est pas une tâche facile. Le plus souvent, les stades sont établis en fonction de l’apparition et de la récurrence des épisodes d’humeur, qui suggèrent une aggravation des symptômes.
Cependant, la récurrence des symptômes peut ne pas refléter l’évolution de la maladie elle-même, mais être la conséquence d’un traitement inefficace.
Le trouble bipolaire peut survenir à tout âge, bien qu’il soit généralement observé pour la première fois entre la fin de l’adolescence et le milieu de la vingtaine. Les symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre, mais il est important de reconnaître les sautes d’humeur graves. Si une personne présente au moins trois symptômes de manie et des épisodes dépressifs l’empêchant d’accomplir ses activités quotidiennes, il est important qu’elle consulte un médecin. Une prise en charge rapide de ces symptômes peut empêcher une aggravation des épisodes.
Le trouble bipolaire peut varier d’une personne à l’autre, et ses causes sont nombreuses. Les perspectives à long terme pour les personnes atteintes de cette maladie varient également selon les individus.
On ne pense pas qu’il y ait une cause unique au trouble bipolaire. Il se peut qu’il existe un certain nombre de facteurs de risque qui interagissent, provoquant le fonctionnement anormal des circuits cérébraux à l’origine des symptômes. Ces derniers comprennent :
Les recherches ont montré que le trouble bipolaire est une maladie qui peut être héréditaire. Les personnes ayant un parent au premier degré (père, mère, frère ou sœur) atteint du trouble peuvent présenter un risque plus élevé de le développer elles-mêmes. Néanmoins, la plupart des personnes ayant des antécédents familiaux de trouble bipolaire ne développent pas la maladie.
Les hommes, les femmes et les enfants de toutes origines peuvent être atteints de troubles bipolaires à tout moment de leur vie, bien qu’ils se développent rarement après l’âge de 40 ans.
Le trouble bipolaire est une affection chronique ; bien que les symptômes puissent aller et venir, il nécessite un traitement continu et ne disparaît pas de lui-même.
Une étude sur le risque de mortalité (décès) liée aux troubles mentaux a révélé que les personnes atteintes de troubles bipolaires, entre autres, présentaient un risque de mortalité plus élevé par rapport à la population générale.
Cependant, un traitement approprié, continu et à long terme, peut aider à contrôler les symptômes et permettre aux personnes atteintes de troubles bipolaires de vivre longtemps et en bonne santé.
Plus tôt le trouble bipolaire est diagnostiqué et un programme de traitement créé, moins il y aura de chances que la maladie se développe davantage.
Le trouble bipolaire est actuellement diagnostiqué en examinant les antécédents et les symptômes d’une personne, plutôt qu’au moyen de l’imagerie cérébrale ou d’autres tests de diagnostic. Les personnes atteintes de troubles bipolaires sont plus susceptibles de demander de l’aide lorsqu’elles sont déprimées que lors d’épisodes maniaques ou hypomaniaques. Cependant, il est important de parler à un médecin si l’on remarque des symptômes continus et récurrents d’un état ou de l’autre. Le médecin peut alors effectuer un examen physique complet et prescrire des tests médicaux pour écarter d’autres pathologies.
Si nécessaire, un professionnel de la santé mentale procédera à une évaluation de la santé mentale du patient en examinant ses symptômes, son historique, ses expériences et souvent ses antécédents familiaux. Parfois, des médicaments et d’autres maladies, notamment un traitement aux stéroïdes ou un problème de thyroïde, peuvent provoquer des symptômes similaires à ceux du trouble bipolaire. Les médecins peuvent donc également évaluer ces autres maladies ou médicaments sans rapport avec le trouble bipolaire lorsqu’ils envisagent le diagnostic.
Il n’existe pas d’examen médical spécifique pour établir un diagnostic de trouble bipolaire. Toutefois, un spécialiste de la santé mentale posera des questions sur les symptômes, les sentiments et les émotions. Pour étayer leur évaluation clinique, les médecins utiliseront des questionnaires tels que le Questionnaire sur les troubles de l’humeur (MDQ) pour vérifier si les patients pourraient avoir ce trouble, l’échelle d’impressions globales cliniques pour le trouble bipolaire (CGI-BP) qui peut être utilisée pour évaluer la gravité de la maladie, l’échelle de la manie de Young (YMRS) pour évaluer la gravité des troubles maniaques, et l’échelle de dépression de Hamilton (HDRS) pour évaluer la gravité et l’évolution des symptômes dépressifs.
Le trouble bipolaire est une maladie chronique qui peut apparaître et disparaître au fil du temps. Un traitement continu à long terme peut contribuer à retarder, prévenir ou gérer la gravité des épisodes maniaques ou dépressifs aigus et de tout symptôme persistant pouvant survenir entre ces épisodes. Il est également important que les personnes souffrant d’hypomanie suivent un traitement afin de limiter le développement d’une manie ou d’une dépression grave.
Un programme de traitement efficace comprend souvent une combinaison de médicaments et de thérapie par la parole. Des études montrent qu’un traitement approprié pour les périodes entre les épisodes (phase d’entretien) devrait être pris en compte lors du choix du traitement des phases aiguës du trouble bipolaire, afin de s’assurer que les phases aiguës sont entièrement contrôlées.(4)
Les médicaments utilisés pour traiter les troubles bipolaires comprennent les stabilisateurs de l'humeur, les antipsychotiques de deuxième génération et les médicaments ciblant le sommeil ou l'anxiété. Les médecins peuvent également prescrire des antidépresseurs pour les épisodes dépressifs, associés à un stabilisateur de l’humeur pour prévenir les épisodes maniaques. Les anxiolytiques peuvent être utilisés pour calmer l'anxiété et l'agitation liées à un épisode maniaque.
Certaines personnes devront essayer différents médicaments avant de trouver ceux qui leur conviennent le mieux. Une fois trouvés, le traitement peut être très efficace, et la plupart pourra mener une vie pleinement fonctionnelle et épanouie.
La psychothérapie (thérapie par la parole) peut fournir une éducation et un soutien qui permettront d’aider la personne atteinte d’un trouble bipolaire à accepter sa maladie. Elle peut aider une personne à identifier et à modifier ses émotions, ses pensées et ses comportements perturbateurs.
De nombreuses psychothérapies peuvent être utilisées pour traiter le trouble bipolaire, notamment la thérapie cognitivo-comportementale, la thérapie axée sur la famille, la thérapie interpersonnelle et des rythmes sociaux, la thérapie cognitive basée sur la pleine conscience et la thérapie comportementale dialectique.
Le type, la fréquence et la régularité de la thérapie dépendent des besoins de chaque individu. Il existe également plusieurs interventions que les patients peuvent trouver utiles pour gérer les symptômes de la bipolarité. Ces derniers comprennent :
Les recherches dans ce domaine sont limitées. Néanmoins, certaines études suggèrent qu'il pourrait y avoir un lien entre l'alimentation et les troubles bipolaires.
Il n'existe pas de « régime pour trouble bipolaire » spécifique, mais en général, une alimentation équilibrée, pauvre en graisses saturées et en glucides simples et riche en aliments à haute densité nutritionnelle, peut être bénéfique pour maintenir un mode de vie sain.
Par ailleurs, la consommation modérée de boissons caféinées (et le fait de ne pas les arrêter brusquement) peut aider à éviter que la personne ne soit trop excitée.
Des études ont montré que le sport peut être bénéfique pour gérer la phase dépressive du trouble bipolaire. La pratique régulière d’activités physiques aérobies tels que le jogging ou la natation peut avoir un effet positif sur l'humeur, aider à combattre le stress et l'anxiété et favoriser un meilleur sommeil, tandis que les exercices anaérobies tels que le yoga ou le Pilates peuvent produire un effet calmant.
Les personnes atteintes de troubles bipolaires ont souvent un mode de vie sédentaire, ce qui peut contribuer à l’apparition d’autres maladies telles que le diabète de type 2 et les maladies cardiaques. Les activités aérobies sont également bénéfiques pour le cœur et le cerveau, et peuvent donc contribuer à prévenir l'apparition d'autres maladies.
Malgré les bienfaits du sport, celui-ci pourrait exacerber les symptômes maniaques chez certaines personnes. C'est pourquoi il est important de travailler avec un médecin pour trouver le bon programme d'exercices.
Il n’est pas possible de prévenir les troubles bipolaires, mais l’obtention d’un diagnostic et d’un traitement dès l’apparition des premiers symptômes peut contribuer à empêcher l’aggravation de la maladie.
Les personnes ayant déjà été diagnostiquées peuvent éviter que des symptômes mineurs ne se transforment en épisodes aigus :
Les études sur les causes, les facteurs de risque et le traitement des troubles bipolaires sont vastes et nombreuses.
Les scientifiques travaillent notamment sur l’identification des gènes qui pourraient être à l’origine de cette maladie. Bien que l’on sache que les troubles bipolaires sont plus fréquents chez les personnes dont un parent au premier degré est atteint de cette maladie, les chercheurs sont encore en train d’essayer d’identifier les gènes concernés et leur fonctionnement. Une équipe internationale de chercheurs a récemment identifié 30 zones du génome humain où des variations du code génétique peuvent augmenter le risque de développer un trouble bipolaire.
Les chercheurs s’intéressent également de près à la composition du microbiote intestinal (les « bonnes » et « mauvaises » bactéries et autres micro-organismes qui vivent dans l’intestin) et à son lien avec le fonctionnement du cerveau chez les personnes atteintes de troubles bipolaires. Des études ont montré que la composition du microbiote intestinal peut être altérée chez ces personnes.
On espère que la poursuite des recherches dans ces domaines permettra de mettre au point de nouveaux traitements plus efficaces et mieux ciblés.
Des recherches sont également en cours sur les meilleurs traitements pour les personnes atteintes de troubles bipolaires. Elles comprennent des études visant à évaluer l’efficacité des thérapies médicamenteuses et non médicamenteuses pour traiter les symptômes maniaques ou dépressifs aigus et prévenir les rechutes chez les adultes atteints du trouble, et des études visant à déterminer si une intervention psychothérapeutique intensive aux stades précoces du trouble bipolaire peut prévenir ou limiter son apparition complète. (16)
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